Quand la vie tombe … c’est mortel !
17 avril 2025
Béatrice BOISSONNADE
Les élèves de la communauté de communes Conques-Marcillac et du Collège Sainte-Foy de Decazeville ne nous démentiront pas.
L’itinéraire d’éducation artistique et culturelle proposé le Département de l’Aveyron, la Communauté de Communes Conques-Marcillac et le Centre Culturel et Artistique de Conques a permis à 111 élèves du CE2 à la 6e de découvrir le spectacle de théâtre Quand la vie tombe ! de la compagnie Là où nous sommes, programmé à l’Auditorium de Conques le 27 mars dernier.
s SPECTACLE
Lou a 8 ans. Elle vient de perdre sa tante Mona. C’est la première fois que Lou vit un deuil. Mona était là. Elle n’est plus là. Lou se pose des questions, les émotions vont et viennent comme des vagues.
Une écriture drôle et poétique de Charlotte Braun, des personnages colorés, un jeu masqué – avec les fameux demi masques hérités de la Commedia dell’arte donnant une dynamique et une vitalité aux personnages, tous joués par la comédienne par de savants changements de costumes. Chaque personnalité accompagne, à partir de son âge (le petit frère, le cousin ado, la copine, la grand-mère), le deuil de Lou. Fanny Dynamo incarne l’enfance avec justesse, entre fragilité et vitalité, sans caricature. Romain Pellegrini, accompagne les/nos émotions avec son univers sonore tour à tour joué, chanté, offrant à chacun la palette de sonorités de tous les états par lesquels nous passons dans cette expérience du deuil.
s ITINÉRAIRE
Au fil de l’itinéraire composé de 3 ateliers (6h), les élèves ont pu expérimenter autour de la thématique de la mort, du deuil et de leurs célébrations.
Charlotte Braun, comédienne et metteuse en scène, a accompagné chaque classe dans un parcours finement conçu pour permettre d’ouvrir la parole et d’entourer les émotions liées à cette expérience sensible de la vie, parfois difficile à verbaliser. Cette parole de l’enfance s’est livrée avec douceur, grâce à une écriture pertinente de ces moments de transmission, adaptés à chaque âge.
L’itinéraire s’est ouvert sur les contes et récits traditionnels du monde, mais aussi sur la culture scientifique. Ainsi, à partir de représentations diverses de la mort, les élèves ont expérimenté une transposition de son récit dans l’espace du théâtre, proposant à la fois une immersion et un recul fictionnel face à la réalité.
Pauline Achart, réalisatrice sonore, a ensuite emmené les élèves dans l’univers sonore et la radio pour enregistrer des podcasts. Après avoir permis une redécouverte de nos oreilles : comment elles fonctionnent, trient, comment on se situe dans l’espace, quelle est cette voix qui est la nôtre et nous semble si étrange et comment le son nourrit l’imaginaire, les élèves se sont lancés dans l’enregistrement de 3 épisodes de la série La vie c’est mortel, un récit écrit par Charlotte Braun, pour guider les témoignages des enfants.
C’est l’histoire de Babeth qui perd son chien Potter. Les élèves étaient invités à écrire les rencontres, les cérémonies, inventer des personnages et des lieux d’au-delà pour entourer la disparition de Potter et le deuil de Babeth.
Cette page [presque] blanche invitait au déploiement des images des élèves, puisant dans leur vécu mais aussi dans leur imaginaire poétique.
Le dernier rendez-vous avec les deux artistes a permis un retour après le spectacle. Les témoignages des enfants, plutôt gais et enthousiastes, mettent en relief la mort comme faisant partie intégrante de la vie.
L’écoute des épisodes du podcast La vie c’est mortel ! révèle une belle construction et relation de Charlotte et Pauline avec les élèves, dans leur rôle de sensibilisation. Des ateliers menés avec une grande simplicité et beaucoup de justesse.
Le Centre de ressources de la Direction de la culture, des arts et des musées mettait également à disposition du collège des ouvrages thématiques : de belles lectures encore en perspective.
Un grand merci aux artistes, aux enfants et aux enseignants qui les accompagnent.