Travaillant à ses débuts il y a une dizaine d’années au coeur du Lauragais, Antoine Dubruel se détourne de sa carrière de Droit pour embrasser des études d’Art plus proches de ses aspirations. Il développe d’abord son oeuvre dans le secret de l’atelier, se nourrissant des impressions visuelles, traces de ses voyages et de son rapport particulier à la Nature. Portant un regard attentif sur les oeuvres des maîtres anciens et les évolutions les plus récentes de la peinture, il développe peu à peu une écriture propre sur laquelle se dessinent des motifs récurrents quoique toujours singuliers qui en font sa signature.

L'homme reconnaît ses maîtres que sont Monet, Van Gogh ou bien encore Nicolas de Staël ou Chaïm Soutine, sans oublier Hiroshige et Hokusai dans une démarche oscillant entre tradition- celle de broyer les pigments de couleurs mélangés ensuite à des huiles à la manière des Anciens- et innovation quant au traitement des sujets. En effet, si Antoine Dubruel fait le choix exclusif de l’huile, c’est qu’il sait trouver dans cette matière et ses possibilités infinies, le parfait médium pour exprimer la lumière irradiant ses compositions en muant à chaque toile selon les saisons et les états d’âme. Les compositions deviennent alors le fruit d'une lente maturation intellectuelle et sensorielle qui, après avoir longtemps privilégié le motif du corps, s'orientent du côté de paysages « mentalisés ».

« Funambule », tels sont ses mots, comme si l'artiste se trouvait, au moment de créer, suspendu dans les airs. La corde raide est ainsi tendue au dessus d'une toile que le peintre aime vaste car elle laisse libre le corps en lui assurant une gestuelle "démesurée" permettant à l'ébauche première, réalisée au dessin puis à l'encre de Chine, de conjuguer formes, couleur et matière.

C’est au coeur donc de paysages fantomatiques transfigurés où se conjuguent liberté du geste et force de la couleur que nous entraîne l’oeuvre d’Antoine Dubruel, dans des compositions « d’abstraction onirique » diront certains, à mi-chemin entre figuration et paysages rêvés. Une chose est sûre, la lumière, la matière et l’équilibre, le plus souvent dans le déséquilibre, en sont les clés de voûte.

Pendant huit années, Antoine Dubruel a choisi le sud de la France et plus précisément Sète, l’île singulière, touché par cette ville à la force brutale et poignante, lieu à la fois du non retour mais aussi du tout possible. Du haut de son atelier perché entre l’étang de Thau et la Grande Bleue, le peintre a poursuivi son cheminement artistique vers des horizons lointains, celui de la Méditerranée qui le fascine par son infinie étendue. L’artiste a ensuite poursuivi son travail de recherche en Lozère, au coeur des Gorges du Tarn, dans un atelier niché tout près des vautours, entre Causses et vallée, avant de poser ses pinceaux il y a quelques temps en terres sauvages cévenoles. En témoignent des oeuvres qui s’« oxygènent » et se « végétalisent » chaque jour un peu plus au sein d’une Nature luxuriante, désormais omniprésente dans son oeuvre.

Ainsi, la peinture reste et demeure ce « choix radical » et sinueux choisi par Antoine Dubruel et, cependant le seul chemin à mener cet artiste là où la main et l’esprit peuvent s’exprimer en totale liberté.

Démarche artistique

Ma démarche, sans cesse renouvelée, tend à reproduire une réalité « autre » à partir de souvenirs, de voyages, de lectures et de recréer un monde (le mien sans doute), en partant d’une image mentalisée qui n’existe que dans l’esprit du peintre. Tout devient alors matériau, motif. La toile blanche fait apparaître un monde « invisible » qui n’existe pas, si ce n’est dans ma tête (d’où la superposition de plusieurs paysages parfois sur un même plan).

Ma deuxième orientation s’attache à un vaste travail mené autour de la perspective. En effet, il s’agit pour moi de donner de la profondeur au motif sans modèle préétabli. En d’autres termes, « assimiler » les règles mathématiques de la perspective tels que l’ont fait les Anciens afin de pouvoir recréer le motif sur la toile et ce, « sans filets ». C’est un travail de longue haleine qui se prépare, mentalement en amont, bien avant le passage à l’acte sur la toile. La composition finale requiert beaucoup de justesse tout en étant une sorte d’ « improvisation sur structure », un peu comme une partition musicale.

Elle est la somme d’un processus s’appuyant sur une première phase au fusain, une seconde à l’encre de Chine (ces 2 premiers travaux constituent des sortes de négatifs de l’huile finale) pour parvenir enfin à l’agencement de la couleur sur la toile blanche après avoir broyé les pigments.

3 oeuvres au final qui constituent une oeuvre « totale » autour d’un motif-phare, essentiellement celui du PAYSAGE.

Après, l’essentiel dans mon travail réside dans cette attitude d’émulation et de recherche, tel l’alchimiste, qui désire atteindre quelque chose (l’Absolu ?). Quoi qu’il en soit, la peinture est pour moi devenue une « matière-monde », la seule qui puisse tendre vers ce « je ne sais quoi ».

Peu à peu, mon travail s’est éloigné du corps.

Certains disent que mes tableaux présentent un « avant » ou bien un « après » humanité ? Le paysage me parait pour l’instant plus satisfaisant pour son côté global, total et pour son caractère universel et atemporel.

Les gens que je rencontre au fil des expositions ont des réactions variées. C’est ce que j’aime. Car je peins avant tout pour offrir au regard des autres. Touchés, voire profondément bouleversés, souvent bousculés, ceux-ci me demandent souvent d’où vient le motif récurrent de l’Arbre dans mes oeuvres. A mes yeux, l’arbre est un élément majeur de notre civilisation et fait partie de notre quotidien. A sa façon, l’arbre révèle une part d’humanité. Je suis toujours ébahi par la force de présence du règne végétal, très présent notamment autour de Millau, comme si les arbres détenaient la mémoire d’autres temps et d’autres lieux, aujourd’hui révolus. Enfin, je suis sidéré par la palette de couleurs que je peux utiliser dans une sorte de travail d’estampe où le geste et la respiration prennent leur importance sur la toile, au final réalisée à l’huile.

Expositions et formation artistique

Paysages mentaux à mi-chemin entre abstraction et figuration : peintures à l’huile, encres de chine et techniques mixtes.

- 2021 : Chapelle des Dominicaines (Carcassonne)

- 2019 : Espace culture – Jardin de l’Hôtel de ville (Millau)

- 2017 : Centre d’Art Européen (Conques)

             Salle des Pèlerins du Mont Saint-Clair, Notre-Dame-de-la-Salette (Sète)

- 2016 : Salle Costantini (Millau)

             Salle des Pèlerins du Mont Saint-Clair, Notre-Dame-de-la-Salette (Sète)

- 2015 : Galerie O’ Marches du Palais (Lodève)

             Salon des Arts et de l’Artisanat (Millau) - Galerie Passage à l’Art (Millau)

- 2014 : Galerie Artives, (Rodez)

             Galerie A Capell’Art (Millau)

- 2012 : Galerie Monod (Paris).

- 2011 : Collaboration Projet théâtral avec projection d’une de mes oeuvres lors de la représentation théâtrale Un conte d’hiver de William Shakespeare au Théâtre Denis. Mise en scène : Gilles Desnots, Hyères (83).

- 2010 : Atelier Celadon (Marseille).

- 2008 : Gordes (Vaucluse).

Formation plastique

- 2009 à 2010 : Cours de modèle vivant, Académie de dessin, Toulouse.

- 2007 à 2010 : Beaux-Arts de Toulouse : - Peinture à l’huile (Cours du peintre M. Jean-Louis Ducros). - Dessin (M. Kalandaze)

- 2006 à 2008 : Cours de dessin Espace Croix-Baragnon (Mme Rita di Benedetto), Toulouse.