La compagnie a été créée à Castres en 1996, avec le soutien de la Ville de Castres et de la DRAC Midi Pyrénées dans le cadre d‘une résidence qui s‘est au fil des années confortée en véritable implantation grâce aux aides supplémentaires du Conseil Général du Tarn et du Conseil Régional Midi Pyrénées. La Ville de Castres met à disposition de la compagnie un lieu de répétition et de représentation, nommé « La Grange », d'un bureau, d'un appartement pour loger les comédiens et des locaux de stockage de matériel.

Les dix premières années à Castres, l’identité de la compagnie s’est construite à travers la création de textes d’auteurs contemporains, chaque spectacle creusant plus ou moins la même question, celle du « comment dire ». Ce thème traverse jusqu’en 2005 les pièces que nous jouons mais renvoie aussi au sens de notre adresse au public. Car durant ces dix ans, nous donnons la primeur de nos spectacles aux habitants des deux quartiers dit « défavorisés » d'Aillot et Bisséous de Castres où notre compagnie est implantée. En nous appuyant sur un important travail d'éducation artistique nous défendons l'idée que partager les mots, partager les grammaires nouvelles des poètes, crée un lien fondamental qui favorise le « vivre ensemble » et les conditions d'une émancipation sociale.

C'est ainsi que de 1996 à 2006, les créations s’enchaînent à partir de textes d’auteurs contemporains : Olivier Py, Emmanuel Bove, Samuel Becket, Karl Valantin, Daniel Danis, Jon Fosse, Valery Petrov, Eric Durnez. Les textes guident notre recherche de la forme théâtrale la plus juste : nous utilisons déjà les marionnettes pour la pièce La Jeune Fille le Diable et le moulin d‘Olivier Py et pour Plouf de Valery Petrov, la forme du théâtre-oratorio pour la pièce Cendres de Cailloux de Daniel Danis, la comédie burlesque pour plusieurs pièces de Karl Valentin, la lecture à voix haute pour le roman Mes Amis d’Emmanuel Bove et Mirlitonades, un récital de poèmes de Samuel Becket . Selon les créations, la compagnie est soutenue par le Théâtre de la Digue, la Scène Nationale d'Albi, le Théâtre National de Toulouse...

En regard de ces créations, nous proposons à Castres de nombreux rendez-vous de sensibilisation, de médiation, de formation et d’animation culturelle, concentrés sur le territoire des deux quartiers, d’Aillot et de Bisséous. Ce travail se fait en lien avec le Réseau de Ressources Culturel mis en place par la Ville avec le soutien de la DRAC Midi Pyrénées et qui fédère le Centre d'art Contemporain, les Musées, la Bibliothèque, le Théâtre municipal et notre compagnie.

A partir de 2005, nous ne sommes plus à la recherche d’un texte coup de cœur pour sa mise en scène, mais engagés avec toute l’équipe autour d’un auteur dans la fabrication d’un spectacle. L’écriture s’enrichit du travail de plateau, et la mise en scène de la collaboration avec l’auteur présent à toutes les répétitions. Notre compagnonnage avec Eric Durnez aboutit en mai 2006 à la création d’Aspartame.

Parallèlement à cette création, Jean-Marie Doat en janvier 2005 est nommé directeur du Théâtre de la Maison du Peuple de Millau. L‘ouverture de ce nouveau théâtre et la mise en place de son projet nécessite un travail à plein temps et ne permet plus de mise en scène. Aspartame part en tournée avec Cécile Guillot jusqu’en 2007

La compagnie s’implante à Millau en 2007

Hélène Sarrazin et Cécile Guillot créent et jouent un spectacle jeune public Les tracas de Lucas . Cécile Guillot anime aussi de nombreux ateliers en Sud Aveyron.

Novembre 2010, la première version de 4 Hypothèses mis en scène par Jean- Marie Doat est représentée et sera reprise notamment au Théâtre National de Toulouse et à la Scène Nationale d’Albi.

Fin 2011, Jean-Marie Doat quitte la direction du Théâtre la Maison du Peuple à Millau pour se consacrer de nouveau à la création et au jeu. Il recentre le projet artistique de la compagnie sur le travail du théâtre d’objet et de la marionnette.

En 2012, un spectacle est réalisé à l’occasion d’un voyage en voilier de Cécile Guillot et Jean-Marie Doat autour de l’Atlantique et est représenté dans de nombreux pays : Espagne, Maroc Sénégal, Cap Vert, Brésil, Sainte Lucie, Grenade, Martinique Saint Kitts, Haïti, Cuba.

Cap’taine Bambou continue à tourner en France depuis leur retour en 2014 et compose avec deux nouvelles créations le répertoire de la compagnie : VISA en 2016 et Le cirque des éléphants en 2017.

En 2019 un travail de recherche plastique permet l’élaboration d’un nouveau projet de création De quoi rêvent les pingouins ? dont les premières représentations sont prévues pour novembre 2020.

D’un travail sur le texte à des spectacles sans parole, où se situe la continuité de notre démarche ?

La création de 4Hypothèses en 2011 marque une évolution importante dans notre travail car le matériau principal qu’était le texte dans chacune des précédentes créations est tout à coup absent. Dans ce spectacle sans parole les images et les bruitages en direct portent à eux seuls le propos artistique.

Les thématiques de nos spectacles nous ont permis d’aborder les questions de la quête d’identité, de la reconstruction intérieure après un traumatisme, de notre rapport au consumérisme et bien d’autres sujets mais le fil rouge se tissait de spectacle en spectacle dans notre recherche de réponses à la question du comment dire. Plus précisément, que l’enjeu de nos spectacles se situait dans la tentative de compréhension de l’infinité de malentendus qu’offrent les nuances du langage et des mots. Quelle révolte quand les maux ne peuvent être prévenus par les mots. Qu’est ce qui ce dit au-delà des mots ? Qu’est ce qui pourrait se résoudre et qui échoue dans les jeux de communication ? Dans ce travail sur ce qui est dit sans être dit, l’expression des corps et des images a nécessairement commencé à prendre une part de plus en plus importante.

A partir de la création d’Aspartame, fruit du compagnonnage avec Eric Durnez, nous avons mis l’écriture au centre de notre démarche et à partir de 4Hypothèses nous resserrons notre recherche sur ce qui est perceptible au delà de l’image théâtrale proposée. C’est ainsi que le jeu des corps, de la danse, de la marionnette et des objets prennent une place prépondérante. Dans notre théâtre d'images, nous cherchons à évoquer plutôt que montrer en souhaitant que les enjeux dramatiques soient clairs et lisibles en soi, tout en ouvrant par leurs dimensions symboliques et allégoriques à d'autres possibles lectures.