Cisterciens en Rouergue : l'élevage

Le Rouergue se caractérise par la diversité de ses paysages, allant du plateau de l’Aubrac aux gorges du Tarn, des vallées du Lot et de l’Aveyron au massif du Lévezou, en passant par les différents causses, qu’ils soient Comtal, de Séverac ou Méjean. Cette diversité paysagère s’articule avec une diversité géologique fondant une variété de terroirs, substrat qu’ont dû utiliser les abbayes cisterciennes pour assurer leur développement. L’exploitation de ces terroirs n’est pas une innovation des Cisterciens, ni même l’apanage de cet ordre. Néanmoins, par le maillage de leur implantation territoriale, les maisons cisterciennes rouergates ont contribué à façonner les réseaux, mais aussi les paysages.

Traiter de l’élevage, c’est d’abord s’attacher aux espèces animales élevées, aux façons de pratiquer l’élevage, aux débouchés de cette activité. Par là, le sujet s’étend vers l’exploitation des terroirs et la mise en complémentarité de ces derniers grâce aux déplacements de troupeaux, à la transhumance et à l’estivage. Il s’étend aussi aux prairies, aux pâturages, aux bâtiments d’exploitation, mais aussi à la fumure, fondement de l’agriculture ancienne. 

Cette activité, basée sur la complémentarité des espaces, a façonné les relations entre des hommes et des territoires, le tout dans un cadre temporel dicté par les saisons et la pousse de l’herbe. La question de l’alimentation des troupeaux permet aussi de s’intéresser au pacage des forêts de chênes, de hêtres ou de châtaigniers et la dépaissance des porcs s’intègre parfaitement au sujet. Plus loin, n’oublions pas que les volailles, les abeilles ou les pigeons font partie des élevages pratiqués au sein des granges cisterciennes. Une autre porte d’entrée dans le sujet peut être celle des hommes attachés à ces pratiques.