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Design, architecture et savoir faire

Depuis plus d’une génération, les donneurs d’ordre ont fait appel aux plus grands architectes et designers qui ont donné une touche contemporaine au vénérable Rouergue. Avec des créations audacieuses qui lui apportent notoriété et modernité

 

Sir Norman Foster et le viaduc de Millau

Il est aujourd’hui l’emblème de l’Aveyron. D’un équipement technique concepteurs et constructeurs ont fait une merveille architecturale. Si le principe de relier les deux berges du Tarn surplombant Millau s’est rapidement imposé au tout début des années 90, ce n’est que lors de la mise en concession de l’ouvrage à la fin des années 90 que le choix d’un viaduc multihaubanné sera retenu en 2001.

Et ce sera tout le talent de l’architecte britannique Sir Norman Foster  de concevoir un ouvrage alliant efficacité et esthétique. Et ce sera aussi tout le talent de la société Eiffage de mettre en place des solutions techniques  innovantes  pour le réaliser en un temps record : trois ans seulement.

Le viaduc de Millau par Norman FOSTER

Les Catalans de RCR et le Musée Soulages

Lorsqu’en 2008 le Grand Rodez lance un concours d’architectes européen pour réaliser le musée Soulages, ce ne sont pas moins de 98 candidatures qui sont déposées. Et c’est le cabinet catalan RCR qui est finalement choisi. Véritable lien entre la vieille ville et les quartiers contemporains de Rodez, il offre une transition douce entre ces deux univers.

Conçu comme un enchaînement de parallélépipèdes, ses volumes sont certes imposants mais jamais gênants. Et leurs façades en acier Corten - dont l’une en porte-à-faux surplombe un itinéraire de promenade – lui donnent une patine particulière

Le musée Soulages designé par les Catalans RCR

Jean-Michel Wilmotte et Causse Gantier

Lorsqu’au milieu des années 2000, la manufacture Causse Gantier, fondée en 1892 à Millau, décide de rénover ses ateliers, elle fait appel à Jean-Michel Willmotte. Celui qui avait notamment refait les appartements privés de François Mitterand à l’Elysée, conçoit un ensemble mêlant d’anciens ateliers historiques de la ganterie millavoise et un bâtiment de bois et de cuivre.

Depuis 2006, c’est dans cet ensemble immobilier, à la fois sobre et majestueux, que la dernière manufacture encore en activité continue à fabriquer des gants pour les plus grandes maisons de luxe françaises

Causse Gantier par Jean-Michel Willmotte

Philippe Starck et la Forge de Laguiole

Lorsqu’en 1987, la forge de Laguiole est créée, elle fait appel à Philippe Starck. Le célèbre designer intervient alors dans deux champs distincts. Il créé tout d’abord une version contemporaine et modernisée de l’ancestral couteau des vachers de l’Aubrac ; une création qui sera pour beaucoup dans le renouveau du couteau auprès du grand public. Et dans un second temps, il conçoit les bâtiments de la forge en aluminium, dépourvus de fenêtres donnant sur la route. Mais c’est surtout l’immense lame de 18 mètres de haut qui donne son image de marque à ce bâtiment, comme si la lame relevait le défi de la modernité et de l’avenir

Forge de Laguiole par Philippe Starck

Les designers et les couteaux de Laguiole

La célèbre manufacture laguiolaise fait régulièrement appel à des designers pour  réinterpréter le célèbre couteau. C’est ainsi que des créateurs aussi connus et reconnus que Jean-Michel Willmotte, Andrée Putman, Yan Pennor’s, Sonia Rykel ou Ora Ito ont livré leur vision du Laguiole. Ces créations sont aussi le fruit de l’esprit créatif de Michel et Sébastien Bras.
Sans oublier les créations de Virgilio Munoz Caballero, meilleur ouvrier de France.

Parmi les artisans les plus créatifs, signalons également le travail de Benoît Mijoule, Laguiolais de souche et qui dans son atelier « Benoît l’Artisan » a imaginé sa propre déclinaison du couteau, le Tribal, parmi les plus originaux

Couteau de Laguiole par Benoit Mijoule

Eric Raffy et Philippe Villeroux pour le restaurant Bras

Conçu en 1992, le célèbre restaurant Bras au Puech du Suquet qui domine le village de Laguiole est un immense vaisseau de granit et d’ardoise, fidèle aux matériaux originels de ce pays rude et attachant. Conçu par Eric Raffy et Philippe Villeroux, cet immense vaisseau de pierre semble défier le temps et les éléments. Ses grandes verrières lui donnent une luminosité incomparable.
Réaménagé par Thierry Chaleaux, en avril 2015, sa décoration est désormais volontairement épurée.
Et ses chambres, elles aussi lumineuses et ouvertes sur la magnifique nature environnante, sont autant d’invitation à la méditation et à la contemplation

Restaurant Bras par Eric Raffy et Philippe Villeroux

Jean-Paul Tournier et les thermes de Cransac

C’est en 2003 que sont construites les nouvelles installations des thermes de Cransac. Une activité millénaire qui était un peu tombée en désuétude durant le 20e siècle. Mais à la fermeture des mines, Cransac a retrouvé sa vocation originelle et c’est l’architecte ruthénois Jean-Paul Tournier qui a conçu ces bâtiments, au cœur d’une forêt de robiniers. Dressé sur une rotonde qui permet d’admirer le paysage, le bâtiment principal tout en bois et verre rend un hommage appuyé à l’ancienne activité minière, avec ses toitures abruptes et ses grandes verticales rappelant les chevalements des mines

Thermes de Cransac par Jean-Paul Tournier

Lacombe et De Florinier et leurs créations

Le cabinet ruthénois de Jacques Lacombe et Michel de Florinier a laissé une indéniable empreinte sur l’architecture de ce département.
Le bâtiment sur pilotis tout de verre et d’acier en arc de cercle du siège social de La RAGT à Rodez, dominant le boulevard urbain, c’est eux. La poterie du Don du Fel et ses immenses tours rondes contemporaines, c’est aussi eux. Et la pyramide de verre des archives départementales à Rodez, c’est encore eux.

Architectes parmi les plus créatifs de ce département, Jacques Lacombe et Michel De Florinier ont démontré que l’on pouvait aussi être prophètes en son pays

Les archives départementales par Lacombe et De Florinier

Bruno Decaris et Micropolis

C’est en 2000 que le Conseil départemental a créé de toutes pièces à Saint-Léons, Micropolis, la cité des insectes en l’honneur du célèbre entomologiste Jean-Henri Fabre, originaire du village. Conçu par Bruno Decaris, la cité des insectes se démarque par son architecture à flanc de coteau, avec une façade minérale de 500 m2 qui selon l’idée de l’architecte présente un immense vitrail qui reproduit en séquences de couleurs la perception visuelle des insectes.

Mais la grande originalité de ce bâtiment est sa toiture en cuivre, composée de 104 fleurs de métal.

Les toits de Micropolis par Bruno Decaris

Mac-Capdebarthe et sa maroquinerie

Il fabrique encore des pièces de plus en plus rares à trouver. Un présentoir à stylos en cuir, des porte-blocs d’écriture siglés,  des housses de couteaux, et bien évidemment des sacs et sacoches conçus pour durer dans le temps. C’est aux portes de la bastide de Sauveterre de Rouergue que Max Capdebarthe a installé ses ateliers pour faire face à la croissance de son atelier créé en 1987. Dans ce monde feutré de la maroquinerie, Max Capdebarthe allie savoir-faire artisanal et beauté des lignes.

Un créateur discret et attachant qui travaille également avec la créatrice Isabelle Kessedjian, elle aussi originaire de Sauveterre de Rouergue

Max-Capdebarthe et sa maroquinerie

Alexandre Rousseau et le Bleu de Chauffe

C’est en 2003 qu’Alexandre Rousseau a créé la marque « Bleu de Chauffe ». Depuis cette entreprise millavoise de maroquinerie ne cesse de se développer.  L’idée de ce jeune designer, passé par les plus grandes enseignes du luxe en France, a été de concevoir des produits à forte image. Il a ainsi réinterprété les « workwear » - ces sacoches de travail - pour leur donner à la fois modernité et intemporalité.

Ses créations sont particulièrement appréciées des jeunes générations de cadres, les hipsters un peu transgressifs cassant les codes classiques pour privilégier des vêtements plus confortables et ne dédaignant pas un tatouage de temps en temps

Sacoches Bleu de chauffe

Hugo Matha et ses créations décapantes

A 25 ans, il est le petit dernier mais pas le moins talentueux des créateurs aveyronnais. Cet enfant de Bruéjouls au cœur du vignoble de Marcillac est un créateur protéiforme, auteur par exemple d’un cabas de courses rose bonbon. Mais la création qui l’a fait connaître est une pochette pour dames… en plexiglas !

A contrecourant de la mode de la consommation effrénée, il privilégie des matières faites pour durer : cuir, grès rouge, ardoise… il combine les matières pour des pièces uniques qui ont déjà conquis le milieu de la mode parisienne, Hong-Kong, l’Arabie saoudite. Et l’avenir semble radieux pour Hugo que le magazine « L’officiel de la mode » qualifie de « jeune génie de la mode » !

Hugo Matha, créateur