« Je peins des scènes de genre du 21eme siècle »

Efka s’attache à rendre à l’art son but descriptif par la figuration et se place en simple observateur de notre société. Ainsi il décrit avec les mêmes techniques que les anciens (il n’utilise que des pigments historiques) des œuvres où sont omniprésentes les nouvelles technologies avec souvent un clin d’œil appuyé aux anciens maîtres.

Efka (Frank Kiowski), né en 1961, passe son enfance à Ecouen au contact des paysages et des atmosphères qui ont inspiré une centaine d’artistes de la moitié du 19eme siècle parmi lesquels Charles-Edouard Frère, Paul Seignac. Il fréquente le dernier atelier encore ouvert de la commune où il touche ses premiers pinceaux. A la sortie de ses études il entre aux Beaux-arts et les quittent rapidement considérant, qu’alors, il apprenait plus à « faire » artiste qu’à être artiste et se forme auprès de maîtres qui veulent bien partager leurs connaissances.

Dans un même temps, alpiniste accompli, il réalise de nombreuses toiles de hautes montagnes de toutes les courses qu’il a réalisées. Leurs ventes financeront sa passion pendant 10 ans.

En 1990 après un accident de montagne dont il garde un genou incertain il se consacre entièrement au trompe-l’œil et à la restauration d’art qui lui fera redécouvrir les techniques de peinture des anciens.

En 1998 il s’installe a Ste-Eulalie-d’Olt, où il donne des cours et peint les « Sortilèges de Brameloup », une série de 43 toiles sur les forêts qui bordent l’Aubrac. Il délaisse ensuite la peinture pendant plusieurs années pour la photographie et l’art numérique et c’est au détour d’une séance photo qu’il reprendra les pinceaux.

« A la fin de cette séance le modèle s’est précipitée sur son téléphone portable et l’a réanimé pour vérifier si le monde existait encore. La salle était sombre et les appareils en fonction. Ce qui m’est apparu alors au travers de l’écran était une véritable composition d’un La Tour inversé surgissant du temps. La pose abandonnée et l’absence soudaine de la jeune femme absorbée par son écran électronique qui projetait une lueur froide, en opposition avec les lumières chaudes et les poses affectées des modèles de l’ancienne école, et pourtant, tellement semblables dans leurs époques respectives... »

D’après une interview donnée au Zeitung-Vum-Letzebuerger-Vollek. Galerie Schortgen, Luxembourg, 2018.