« Au cœur de la terre, loin du bruit des routes commerciales, dans un amour sans relâche du cinéma, Campagnac soupire en lui-même de souvenirs et de projets en cinéma. (...)

Ils ont tendu là, au pied de superbes marronniers l’écran de leur désir et ça a pris. C’est tout simplement devenu un lieu consacré qui attire les publics les plus divers mais toujours enthousiastes, jusqu’à 300 personnes pour la clôture de la dernière édition du festival. Il faut dire que c’est aussi un espace élargi où le citoyen peut trinquer, manger et parler avec le Maire comme dans les plus distinguées des communautés démocratiques de Marcel Pagnol.

Ça parle et ça dégage un parfum d’amour de la vie et du cinéma comme il est rare d’en respirer. En son temps Aristophane écrivait que pour sauver une Cité il lui faut son festival. A Campagnac c’est fait, où une manifestation entretient la flamme du cinéma, a fait naitre l’idée de faire des films et a fait découvrir des films, sans aucune hiérarchie, dans le respect de la diversité des goûts, cette précieuse catégorie démocratique. (…) Il n’y a pas de meilleur endroit, ni de meilleur public pour célébrer ceux et celles qui ont inventé et inventent le cinéma sous toutes ses formes. Alors, si le mal n’a besoin, pour des succès faciles que de quelques méchants et beaucoup d’imbéciles, à Campagnac je n’ai rencontré que des gens de bien qui savent qu’il n’y a pas de succès faciles et qui s’arrachent au quotidien pour que banquet et cinéma s’enlacent en servant au mieux la pensée et la communauté.

Il s’agit là non d’un arpent de terre, mais d’un arpent de bon sens où j’invite tous les curieux de cinéma à s’attabler sans plus attendre. » Guy Chapouillié