« De la nature à la toile Frédéric Fau déambule sans cesse un appareil photo, un pinceau ou simplement un crayon en main ou même sans rien car les pensées et les gestes cheminent eux aussi : des arbres aux ciels, des lacs aux montagnes, des plateaux aux vallées... De ces promenades libres et empiriques, propres ou figurées, naissent des gestes qui ordonnancent la matière sur la toile. Comme le noir et le blanc, comme le plein et le vide, le hasard et la maîtrise se disputent la toile visant le juste équilibre de la composition. Les paysages de Frédéric Fau, dont le romantisme relève de l’errance autant que de la digression, apparaissent ou disparaissent dans la matérialité délibérément brillante de l’acrylique. Le reflet est présent partout, à la surface de la matière, à l’horizon des paysages, dans le lac, la neige ou le nuage devinés, renvoyant l’œil du spectateur de l’un à l’autre pour une fascinante et jubilatoire contemplation. Etonnante contradiction que celle du peintre qui, littéralement imprégné de paysages et de nature, utilise ces derniers seulement comme prétexte à peindre. Là, un élément graphique, ici un contraste, là-bas une répétition,… et le tableau se construit, intuitivement bien-sûr, à la grâce du geste travaillé et répété mais libre. Et c’est, au-delà du talent indéniable de l’artiste, cette liberté assumée tant dans la façon d’aborder la peinture dans sa matérialité que dans l’affirmation du paysage comme lieu de promenade picturale qui fait de Frédéric Fau un artiste remarquable. » Sylvie Veyrac