Magali VERMEERSCH

Livres d’images, cartes routières, étiquettes, courriers, enveloppes, timbres ou magazines... les vieux papiers traînent dans les tiroirs, s’oublient au fond d’une malle, paressent sur nos étagères. Ils racontent bien souvent l’histoire d’une vie et finissent tristement avec elle sous les bûches de la cheminée ou au mieux sur le trottoir d’un vide grenier. 

"Diplômée de l’École Supérieure des Arts Textiles de Roubaix, longtemps, j’ai utilisé le papier comme support dans mon travail scolaire. J’ai noirci, comme tant d’autres, les feuilles des cahiers et parcouru les pages des livres. Et puis, un jour, peut-être parce qu’il se trouvait là, à portée de mes mains, le papier s’est imposé à moi comme un élément même de création.

Ce matériau partage avec le tissu plusieurs similitudes. Il peut être souple, léger et fin comme une feuille à cigarette ou dense, lourd et rigide comme un cartonnage. Sa palette de couleur est infinie, ses motifs et ses écritures reflètent les époques qu’il a traversées. J’aime récupérer ces papiers souvent chargés de souvenirs, j’imagine les petites mains qui les ont parcourues. Je les découpe, les assemble, les colle. Sous mes doigts, ils reprennent vie et se métamorphosent en robes, chemises, chaussures et jupes à froufrous."

Les petits papiers sortent ainsi de l’ombre et s’exposent au grand jour. Ils prennent une nouvelle dimension et revêtent leurs plus beaux atours pour que naisse dans les yeux des spectateurs la nostalgie d’un temps révolu.