Jean-Jacques Civalero est un conteur

Héritier des surréalistes et de Duchamp, des chansonniers du 19ème autant que des « Papous dans la tête », JJC est un conteur qui s’abreuve dans les grands fleuves des narrations modernes. On ne s’étonnera point de jubiler à la découverte de ses multiples citations qui font de chacune de ses œuvres un conte en chemin à se raconter en solitaire ou à vivre à plusieurs en s’essayant aux jeux de mots et aux homophonies que ne manque de provoquer chacune de leur lecture.

Jean-Jacques Civalero est un dompteur

On sent dans le rapport aux multiples matériaux qu’il utilise le mécanicien de précision, l’horloger de tradition. Et ce soin des articulations ne l’empêche de déborder des caddres qui l’étoufferaient, mais qu’il refuse de s’imposer. Que ce soit avec le papier ou le ciment, le verre ou le métal, le bois ou les objets récupérés, JJC tente et réussit des alliances inattendues. Mais il ne se contente pas de faire cohabiter matières et techniques, il leur enseigne une discipline de co-existence qui donne sens et vie à un art « plastique » où ce mot désormais signifie la capacité de chaque élément de prendre vie au contact des autres.

Jean-Jacques Civalero est un auteur

Au-delà des contes qui le traversent et de l’artisanat du dompteur qui est le sien, JJC est un auteur, car il projette et profère des univers singuliers qui ne sont pas les seuls échos d’un monde connu et entendu. Il invite à l’effroi autant qu’à la jubilation en inventant des parcours qui rendent les machines humaines et qui mettent à nu les mécanismes du vivant.

André Curmi